Bente, 42 ans, écrivain de la page blanche, échoue comme un bateau ivre sur un banc près de l'abribus. Elle n’a aucun projet, elle attend.
Johnny le premier, verra le vide qui emplit Bente. Avec Cocotte, sa compagne, il propose à Bente de les suivre et de s’installer dans leur petite maison. Le jeune couple l’accueille avec simplicité, l’entoure de gentillesse. On déplie le canapé, on prépare des œufs au plat, on sort les grosses chaussettes de laine et le jeu de UNO si l’insomnie guette.
Johnny et Cocotte n’attendent rien en retour, ils traitent Bente comme une invitée importante et avec discrétion l’intègrent peu à peu dans leur quotidien.
Bente se débarrasse avec difficulté de son état d’errance et de léthargie ; elle ne semble avoir aucune maîtrise de sa vie, elle s’enlise dans la déprime.
L’accident dont est victime Johnny agira comme un détonateur pour Bente, elle sort alors de sa réserve pour aider ses nouveaux amis.
J’ai eu un peu de mal à supporter l’abattement de Bente, son manque de gratitude envers la chaleureuse invitation de ses hôtes, j'étais presque gênée pour elle. Je ne voyais pas en quoi cette personne neutre, assez insignifiante devenait rapidement indispensable et attachante pour Johnny et Cocotte.
Après l'accident de Johnny, Bente retrouve un peu d’énergie - et moi avec elle- pour réaliser quelques gestes quotidiens, nourrir les chiens, rentrer le bois, visiter la vieille voisine...
En tournant le dos à son passé, Bente s’accorde une parenthèse nécessaire pour se repositionner et créer une rupture avec sa vie antérieure. On referme ce petit livre persuadés que Bente a trouvé chez Cocotte et Johnny l'inspiration pour son nouveau roman.
Chienne de vie est l’histoire de femmes et d’hommes fragilisés qui vont s’épauler et s’entraider, se réjouir ensemble et voir la présence de l’autre comme un cadeau offert par la vie.
J’ai pris beaucoup de plaisir à enfiler mon bleu et mes caoutchoucs pour lâcher les chiens avant de me recroqueviller dans les couvertures et regarder danser les flammes dans le poêle.
éditions Le serpent à plumes - février 2011-
traduit du danois par Catherine Lise Dubost
Merci Mirontaine pour cette intimité partagée.
L'avis de Griotte.