Séléna est une belle jeune femme de 30 ans, elle vit à Paris auprès de Frédéric et de ses deux enfants. Elle travaille dans la même galerie de peinture que son mari mais ne partage pas son amour pour l’art. Elle ne se sent pas non plus à sa place auprès de ses enfants, la fibre maternelle ne résonne pas chez elle. Séléna est attirée par les bateaux, la mer. Elle joue au golf pour assouvir ses envies de grands espaces.
Agathe enseigne à Vannes et adore être auprès de ses élèves. Elle est mariée à Etienne .Leur relation se délite peu à peu et va jusqu’à prendre l’eau, celle du golfe du Morbihan là où Etienne passe le plus clair de ses loisirs. Agathe déteste la mer qui lui fait peur elle regrette les terres normandes de son enfance et aime visiter les musées et les expositions. L’annonce de sa stérilité a contribué à l’éloigner encore plus de son homme.
« elle rêve encore d’un compagnon bien terrien, qui aurait aimé les arts et qui adorerait l’emmener en vacances visiter sans se presser des musées et des vieilles pierres. Ou bien même, faire un grand tour à Vienne ou à Florence, à la montagne ou à la campagne, à l’équateur ou au pôle Nord. Partout, mais pas en mer. »
Elle a l’habitude de se confier à Julie sa grande amie. Ce qu’elle lui révèle aujourd’hui est un évènement hors norme : dans le miroir d’un café elle a vu une personne qui lui ressemblait point par point.
« - Mais alors, comment était-elle cette double ?
- Comme moi ! Exactement comme moi, je te dis. »
Qui est ce mystérieux double ? Quel lien unit Séléna à Agathe ?
Le roman de Jacques Grieu se promène entre Paris et Vannes ; il met en opposition vie culturelle parisienne et vie maritime vannetaise.
Doubles vies est l’histoire de ces femmes Agathe et Séléna, victimes d’un phénomène paranormal. Le thème du roman repose sur le mystère qui entoure le phénomène des sosies, proche ici de celui de la gémellité. Les deux amies Agathe et Julie font l’inventaire des explications possibles à l’existence de ce double: enfant adultérin, sœur cachée, fantôme extragalactique, clone, usurpatrice, revenante… N’est ce pas plutôt l’influence de la lune qui pourrait expliquer cet étrange phénomène ?
« Lune d’argent : Dieu nous protège
Lune trop dorée : Satan nous piège »
Au-delà du mystère Jacques Grieu nous invite à réfléchir à ce qui un jour peut nous faire basculer dans le changement radical de mode de vie. C’est une réflexion sur la vie de couple, du bien-fondé de l’union lorsque les intérêts, les passions ne sont pas partagées. On pourrait croire en terminant cette histoire qu’il suffit de partager les mêmes centres d’intérêt pour réussir sa vie de couple. Une vision un peu simpliste !
La construction du récit est bien menée et le suspens est préservé. Mais l’écriture manque de fluidité, l’auteur alourdit le style avec des énumérations superflues : « bof tu ne crois pas que le pauvre Satan a autre chose à faire en ce moment ?
Je sais bien qu'avec tous ces Poutine, Kadhafi, Ben Laden, Bush, Kim II Sung et Ahmadinejad, il est très occupé… » ou encore avec les longues listes de lexique maritime.
Les nombreux dialogues manquent de naturel et d’allant. Les paysages de bord de mer ne m’ont pas enthousiasmée.
L’intérêt de cette lecture réside dans l’incongruité de l’histoire qui m’a beaucoup amusée. Comme l'espérait l'auteur j'ai passé quelques bons moments.
éditions du Pierregord - février 2010 -
Merci Jacques Grieu, merci aux agents littéraires pour le partenariat.