Même les plus anciens d'entre nous ne peuvent se souvenir du temps jadis où Montceau-les-Mines était une petite ville magnifique et prospère. Ses grandes maisons majestueuses qui longeaient la Bourbince étaient serties de pierres précieuses. Cette cité fabuleuse était administrée par la belle et élégante hermine, la reine Hermangarde.
Trois frères lapins, Arthur, Théobald et Justin habitaient ce lieu paradisiaque et leur réussite sociale faisait la fierté de leurs parents Mr et Mme Lapaimbot. L'aîné était gendarme et la feuille de chou locale "le coup du lapin" regorgeait de ses exploits. Le cadet vendait des glaces, des icecream, il inventait de nouveaux parfums et on venait de très loin pour les goûter. Le benjamin de la famille Lapaimbot était timide et s'épanouissait dans la création poétique, Justin était troubadour.
La seule épine qui poussait dans ce jardin d'Eden était l'amour concurrent que portaient les trois frères à la princesse Ermelinde.
Ils mirent au point chacun de leur côté différents stratagèmes pour gagner le coeur de l'élue. Mais Isidore Tiperanole, concierge de la reine, affublé d'une tête de crocodile sur un corps de gorille veillait au grain.
Armé de son redoutable mousquet et obsédé par la fuite du temps, Isidore Tiperanole est prêt à en découdre. Qui sera le plus malin?
Le texte de Pierre Thiry est drôle, fantasque, imagé. Il est truffé d'anachronismes, de jeux de mots, de poésie car la rime a une place de choix à Montceau-les-Mines.
"N'imaginez pas qu'on lape un lapin malin
Comme un bol de cacao le matin.
Il faut d'abord prendre le temps.
Respirer, savourer ce temps
Qui vous fuit depuis si longtemps,
Laissez donc s'écouler le temps..."
Les dessins sont naïfs, colorés, assez enfantins, ils manquent un peu de fantaisie, les vêtements étriqués des personnages ne leur laissent pas beaucoup de liberté dans leurs mouvements. Mis à part le beau dessin de la couverture, l'environnement naturel de la petite ville n'est pas assez représenté.
Un conte jeunesse intelligent qui prend les enfants pour de vrais lecteurs capables d'apprécier la poésie des mots et des situations et la sensibilité qui s'en dégage.
Livre auto-édité - août 2011-
merci à Pierre Thiry.