Lila, 5 ans, est enlevée de manière très musclée du domicile où elle vit avec sa maman. Elle se retrouve dans un centre entre les mains d’éducateurs spécialisés. Elle va y être opérée pour retrouver l’usage de ses membres. Puis nourrie et éduquée bien malgré elle, Lila réapprend à parler et à marcher.
Une seule chose compte pour Lila, retrouver la mémoire de son passé, comprendre ce qui lui est arrivé et retrouver sa maman. La seule alternative dont elle dispose pour arriver à ses fins est de montrer sa bonne volonté et de coopérer. Elle réussit à donner l’image d’une jeune fille soumise et consentante et à quitter le centre à sa majorité. Elle est embauchée à la Grande Bibliothèque dans le service de numérisations et grâce à la complicité de Justinien, un des employés, elle parvient à retrouver des coupures de presse évoquant son passé.
Le joli titre du livre évoquait quelque chose de champêtre et fleuri. Ici pas de randonnées dans les sous-bois ou les chemins creux. Le décor posé par l’auteure est froid voire glacial, blanc, lisse, tiré au cordeau. Nous sommes en 2100 et dans le monde où vit Lila tout est sécurisé, surveillé, aseptisé. La liberté des individus est bafouée, il faut rentrer dans les normes, il faut se plier, obéir.
Cette histoire pousse à l’extrême les dérives possibles de notre société qui crée une zone policée et sécurisée en opposition avec une autre zone plus éloignée, rebelle et dissidente.
J’ai suivi Lila jusqu’au dénouement mais de très loin, la perdant même de vue par moments. Sa quête maternelle devient un voyage initiatique très bien construit mais l’écriture est âpre et distante. Je ne me suis pas départie d’un certain malaise,(voire dégoût lorsque Lila se nourrit en cachette), tout au long de ma lecture.
Je garderai l’image lumineuse et caressante du chat arc-en ciel, animal audacieux et courageux.
éditions Stock-septembre 2010
Première contribution au challenge petit bac - catégorie prénom -