Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 06:00

     Fugitives est un recueil de huit nouvelles écrites par Alice Munro et que l'équipe du Blogoclub a décidé de mettre à l'honneur pour la première lecture commune de l'année 2014. La reine de la nouvelle est née en 1931 dans l'Ontario -Canada- elle reçoit le prix Nobel de littérature en 2013.

     La nouvelle que j'ai préférée est celle qui raconte l'histoire de Robin, une jeune femme qui découvre par hasard l'émerveillement du théâtre en assistant à une représentation du roi Lear. Elle se fait la promesse de revenir régulièrement et seule pour ne pas avoir à en parler et profiter plus longuement de l'enchantement qu'elle ressent à la fin de la séance. Cette sortie est devenue un rituel bien établi lorsqu'un jour, pressée par les horaires du train qui la ramène dans son village elle oublie et perd son sac à main. Un homme, Danilo s'empresse de la dépanner en l'invitant à manger avant de payer son billet retour. Cette rencontre se termine par un long baiser et l'étrange promesse de se retrouver au même endroit un an plus tard. Subterfuges, le titre de cette nouvelle, raconte ces deux rencontres initiatiques , celle du théâtre et celle de l'émoi amoureux. 

     

    Alice Munro aime portraiturer des femmes quelconques elle les accompagne un instant dans des fuites qui semblent salvatrices mais sur fond d'ambigüité les abandonne dans des contextes plus féroces et désastreux que les situations initiales.

      Dans chacune de ces huit nouvelles, pointent le talent de Alice Munro pour dépeindre les traits physiques et psychologiques des personnages, sa maîtrise de nouvelliste pour dérouter le lecteur et le surprendre lors du dénouement, son inventivité qui fait dériver le lecteur dans des univers très différents. L'auteure n'hésite pas à déstabiliser le lecteur en installant une situation inconfortable au début de chaque nouvelle histoire. Je me suis sentie parfois piégée, déboussolée ne réussissant pas à me situer dans les personnages, m'obligeant à revenir sur mes pas avant de pouvoir enfin  plonger dans la douceur amère de ces nouvelles.

     Je me suis perdue dans la dernière des nouvelles, la plus longue des huit, elle m'a semblée complexe voire scabreuse ou alors j'en avais eu assez!

    La traduction, qui m'a plusieurs fois laissée pantoise -mots inconnus ou syntaxe déficiente-  atténue un avis plutôt enthousiaste.


 

Editions Points- août 2009-

Traduction de l'anglais (Canada) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso

blogoclub


 

   

Partager cet article
Repost0