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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 00:00

 

      Pour accéder à la demande d'un éditeur   qui souhaite rassembler, dans un livre, les meilleures chroniques de Nuala O'Faolain parues dans l'Irish Times, la journaliste accepte de rédiger l'introduction et de parler d'elle. Cette demande déclenche chez l'auteure l'envie de raconter sa vie. La petite introduction succincte s'enrichit pour devenir un récit autobiographique: On s'est déjà vu quelque part?

 

     Nuala O'Faolain grandit dans une famille de neuf enfants (ce n'est pas ce qu'on appelle une famille nombreuse dans les années 1950 en Irlande) ,  dans un pays pauvre et engoncé dans le carcan de la religion catholique. Son père est un journaliste connu et reconnu par ses pairs.  Il réagit en toute chose de manière excessive que ce soit dans l'amour, dans l'abandon ou la violence envers sa famille. Dans cette société patriarcale du milieu du siècle précédent, la femme n'a pas de statut, elle n'est que le prolongement de son mari. « L’Irlande des années 1940 était un tombeau où les femmes étaient enterrées vives. » La mère de Nuala s'avère incapable d'élever et d'éduquer ses enfants elle souffre de ce qu'on appellerait aujourd'hui, un trouble bipolaire et sombre dans une alcoolodépendance envahissante. 

 

        Comment la jeune Nuala pourrait-elle se construire un avenir, se lancer dans sa vie d'adulte alors que l'existence de ses parents est si pitoyable, la vie en Irlande si misérable?

         Son parcours révèle de profondes failles, des zones de turbulences qui la font plonger dans l'alcool, qui la ballote d'hommes en hommes sans jamais réussir à mener une vie de couple sereine et durable.

       L'auteure est avide de poésie et de découvertes littéraires. C'est la lecture qui l'aide à se tenir debout.

« J’aime la lecture en tant que telle. J’aime suivre une ligne- pas seulement l’histoire, mais aussi le rythme, le ton, la sensation de ce qui s’est accumulé avant et de ce qui commence à se dessiner à l’horizon -, parcourir d’un pied sur la corde raide tendue par l’intention de l’auteur. »

        Son récit est émaillé de références à des oeuvres et à leurs auteurs. Cette abondance m'a gênée en début de lecture puis affranchie de ce florilège j'ai goûté l'essence même, le cœur sensible de ces confessions.

       J'ai cheminé, très lentement, avec une lectrice passionnée, avec une femme attachante rattrapée par l'amour de son pays et habitée par une solitude incommensurable.

      Dans ce siècle, où les nouvelles générations affichent ostensiblement leurs réseaux d'amis toujours plus larges, la solitude extrême de Nuala O'Faolain, est criante et me bouleverse. 

 

Editions 10/18 -septembre 2011 -

 

Merci aux organisatrices du Blogoclub Sylire et Lisa.

La session de septembre est dans la lignée des précédentes avec ce récit poignant et mémorable où l'on aurait encore tant à ajouter. 

 

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