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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 17:32

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     Divroaquitter son pays- est une pièce de théâtre en langue bretonne, mais aussi en français et espagnol, jouée par la troupe locale d'Ar Vro Bagan.


    C’est une pièce de théâtre en huit tableaux qui traite des exodes ayant marqué l’histoire de la Bretagne à la fin du 19ème siècle et essaimé au 20ème.

     Les valises en carton omniprésentes, les corps ballottés par les soubresauts du train symbolisent ces départs incessants et massifs.

     Ce sont d’abord les usines de Trélazé, près d’Angers qui réclament de la main-d’œuvre pour les ardoisières. Une autre vague de migrants partira vers le Canada guidée par un prêtre volubile et expansif. La troisième vague les déposera dans le Périgord une région en contradiction avec la notre : peu de bras mais de grandes surfaces de terre à travailler. Les exilés bretons montent ensuite à Paris où la sncf, la poste, la police embauchent les paysans sans terre. C’est à ce moment là que l’on parle des bécassines pour ridiculiser les jeunes filles bretonnes naïves et ingénues qui trouvent du travail chez les familles bourgeoises de la capitale et apprennent à dire : « oui Madame ! », « tout de suite Madame ! ». Certains bretons s’exileront encore plus loin et traverseront l’Atlantique pour échouer aux Etats-Unis. 

   Mais la Bretagne, terre d’exil, est aussi une terre d’accueil : les réfugiés espagnols ou italiens, les africains, les asiatiques ou les européens de l’est qui fuient la misère, la pauvreté, la guerre, les régimes totalitaires, les menaces de mort viennent frapper aux portes de notre pays.


   Le thème évoqué est brûlant d’actualité. A partir de témoignages réels, la pièce traite avec justesse le désarroi de ces migrants qui pour raisons économiques ou politiques quittent leur patrie. La désillusion est à la hauteur des espérances et des rêves des déracinés ; ils sont rattrapés par la pauvreté, la maladie, le mal du pays, le rejet des autochtones.

      La langue bretonne savoureuse et imagée a des accents léonards et est servie par de bons locuteurs.

      Le  décor est tout en sobriété : quelques tables et chaises, une porte, un réchaud pour aménager un intérieur minimaliste. Les tableaux s’enchaînent sans pause, les comédiens se chargeant eux-mêmes d’apporter et d’enlever les éléments du décor.

     Le jeu des comédiens (enfants et adultes) donne à la pièce une gravité et une émotion qui n'empêchent pas le rire.

      Une pièce militante qui donne à réfléchir sur notre capacité à accueillir l’étranger et à nous enrichir mutuellement de nos différences.

    

 

 

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